Après l’élection surprise de Donald Trump à la tête de la plus grande puissance mondiale, retour sur le programme électoral du futur président des États-Unis.
Exposé sur son site internet et donc ouvert à tous, le programme de Donald Trump n’a peu ou pas été lu. Son slogan « Make America Great Again » donne le ton. Isolationniste, ultra-conservateur, anti-immigration, ce programme promet un changement radical, qui donne des sueurs froides au monde entier.
Immigration, politique internationale, économie, sécurité, famille et écologie : quel est vraiment le programme de Donald Trump ?
Concernant l’immigration, Donald Trump dresse un programme plus que conservateur et anti-immigration. Il prévoit la construction d’un mur de deux kilomètres de long à la frontière mexicaine, entièrement financé par le Mexique. Il promet aussi d’expulser plus de 2 millions d’immigrants criminels et plus de 11 millions d’immigrés clandestins. Dès son arrivée à la Maison Blanche, le nouveau président envisage de mettre un terme au programme d'accueil des réfugiés syriens, mais aussi d’annuler des milliers de visas étrangers et de revenir sur le droit du sol. Pour mettre en place ces promesses, Trump prévoit de tripler le nombre d’agents de l’immigration et de mettre en place une peine de deux ans de prison à tous immigrés clandestins expulsés revenant aux US.
À l’international, Trump considère une re-négociation du Traité de Libre-Échange (NAFTA) et le possible retrait des États-Unis du partenariat trans-pacifique (TPP), des promesses plus que protectionnistes. Il souhaite aussi que les membres de l’OTAN payent plus pour assurer leur propre sécurité et menace de sortir les Etats-Unis de l’organisation. Concernant, le conflit avec l’Etat Islamique, Trump évoque « une guerre classique, mais aussi une guerre sur internet, une guerre financière et une guerre idéologique ». Le futur président considère aussi une coopération avec la Russie, pour exterminer l'État Islamique, sans plus de précisions.
Sur la sécurité, et pour lutter contre le terrorisme, Donald Trump propose des mesures radicales : il veut autoriser la torture, tuer les familles des terroristes pour dissuader de potentiels candidats au djihad, et mettre en place un contrôle extrême aux frontières. Il a aussi promis une hausse du budget de la Défense, affirmant une armée américaine affaiblie, en manque de soldats et de structures militaires. Il s’est aussi exprimé sur le sujet sensible des armes à feu, qu’il considère comme un droit naturel « donné par Dieu ».
Économiquement parlant, Donald Trump envisage une discussion avec le Sénat et la Chambre des Députés à propos d’un plan économique supposé créer 25 millions d'emplois sur dix ans, en baissant les impôts de la classe moyenne et des entreprises. Visant une croissance de 4% par an, il promet de réduire l'impôt sur les sociétés de 35% à 15%, ainsi que celui des contribuables les plus riches de 40% à 33%. Cependant, cela aurait un impact direct sur le déficit budgétaire dont le montant dépasse aujourd’hui plus de 590 milliards de dollars. Il prévoit aussi plus de 1.000 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures, grâce à des partenariats public-privé et des investissements privés encouragés par des réductions fiscales.
Sur le plan social, Donald Trump envisage aussi de revenir sur les mesures sociales, mises en place par les gouvernements précédents. Sur l’avortement, Trump s’est aligné sur les positions conservatrices du Parti Républicain, en confirmant le « droit fondamental à la vie » de l’embryon. Sa politique familiale veut permettre aux familles de déduire de leurs impôts les coûts de garde d’enfants. Il veut aussi mettre en place un congé maternité de six semaines payées, une mesure inexistante aux Etats-Unis. Le nouveau président veut aussi travailler à l’abolition de l’Obamacare, sans proposer de réelles mesures de remplacement.
Sur le plan environnemental, Trump a promis d’annuler l’accord de Paris, la COP21, et l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA). Donald Trump entend aussi annuler des milliards de dollars de paiements prévus aux Nations Unies pour les programmes visant à lutter contre le changement climatique.
La question que tout le monde se pose à présent est comment va-t’il financer ce programme et qu’accomplira-t’il vraiment. Les experts sont dubitatifs, compte tenu de la variété et de la légèreté de la parole du futur président, rien n’indiquant qu’il passe à l’acte.